L’idée de ce projet me vint il y a quatre ans dans les ruines de Pompéi.
Les fresques du lupanar m’ont fait beaucoup d’effet. Comme vous le savez sans doute elles représentent des couples nus enlacés dans différentes positions. Elles avaient pour but d’émoustiller les clients des bordels.
J’ai été profondément ému parce que ces fresques datant de 2000 ans parvenaient encore à m’exciter, malgré la distance temporelle, malgré leur effacement partiel.
Elles sont aussi prodigieusement belles, dans des teintes typiquement italiennes, et je considérai à quel point, en comparaison, les photos de nos magazines pornos actuels me semblent laides.
J’eus alors l’idée d’un nouveau cataclysme… Pompéi 2006 engloutirait les murs de nos maisons et détruirait en partie les images pornographiques qui y sont collées…
Elles retrouveraient dans l’effacement la beauté et la délicatesse suggestive que nos images de corps bodybuildés, shootés au flash, n’ont plus du tout…
Ce travail se présente comme une installation et ne devrait pas être montré autrement.
Dans la pièce sombre qui était la mienne lors de l'exposition Emma 2006, tenue dans une vieille brasserie désaffectée, j'ai photographié des pans de mur délabré. Sur Photoshop j'ai fondu dans ces photos de murs des images scannées de magazines pornos. Les images imprimées, produit de ces deux images fondues en une seule, ont été collées à l'endroit même de la prise de vues, donc incrustées dans le mur.
Une lampe d'explorateur pendait du plafond dans la pièce totalement sombre. Le spectateur pouvait donc se muer en archéologue d'après le cataclysme, et découvrir, collées au mur, les merveilles du passé...